Je sais déjà que le monde des spiritueux est difficile à suivre. Depuis 30 ans, tous les cavistes que j'ai rencontrés le rappellent : les marques font démarrer leurs produits chez les cavistes. C'est-à-dire des professionnels qui vont parler et faire découvrir la marque et ses produits au plus près des clients. Quand ce travail est fait, la marque maintenant connue et reconnue, alors elle peut aller dans la grande distribution. Il arrive que la marque garde du respect pour les professionnels qui l'on aidé à démarrer dans notre marché, et le caviste reste avec quelques produits premiums et exclusifs. Mais franchement, pourquoi s'embêter...
Depuis quelques années, je constate que les marques font la même chose avec les distributeurs. Pour moi, caviste, l'incidence c'est juste que le produit n'est plus au catalogue de mon fournisseur. Tout l'intérêt d'être membre de la Fédération des Cavistes Indépendants, c'est que je peux trouver de l'aide pour savoir qui distribue tel ou tel. Mais, si je retrouve le produit, c'est quasi systématiquement accompagné d'une augmentation...
Aujourd'hui, c'est une marque que j'aime beaucoup, sur un produit qui fonctionne bien ici, qui part chez un distributeur que j'aime beaucoup. Je peux même dire que grâce au second, j'ai pu découvrir le lieu de fabrication du premier (et y apprendre sur le travail avec les fûts davantage que je n'ai pu le faire à Chablis où la cuve inox est le récipient d'élevage de prédilection). 2 emails reçus à 1h d'intervalle, le premier de mon distributeur, heureux d'annoncer qu'ils ont obtenu la distribution, le second pour m'annoncer le changement de distribution. L'agent grâce auquel j'ai pu proposer ce produit en boutique, qui me l'a fait goûter, et qui fait partie des intermédiaires qui me permettent de faire mon métier, n'a appris ce changement par R/AR que 4 jours avant : sa carte de distribution, comme intermédiaire, n'est plus valable, du jour au lendemain. Hormis la production, il semble que tous le personnel direct de l'entreprise, le service commercial, marketing soit aussi licencié de la même manière, il ne reste que la production.
Ce que je comprends, c'est qu'une marque et un/des produits ne se construit pas avec des êtres humains. Des kleenex qui, en moins d'une semaine, se retrouvent sans travail. Ce n'est pas mon monde. En l'état actuel de mes informations, je ne vois pas comment je pourrais décemment proposer un réassort pour ces marques, mes factures sont payées, il n'y en aura pas d'autres...
De façon générale, au delà de cet exemple, la sidération sera maintenant une des manières les plus efficaces de faire de la gestion. Dans sa dimension la plus abjecte... L'exemple vient des USA, aujourd'hui, cela doit être évident aux yeux de tous... Et ce "progrès" ne mettra pas 10 ans pour arriver chez nous... Certains diraient que les américains n'ont plus grand chose à nous apprendre...
Premier jet le 07/02/2025, qui n'a pas vocation à être mis en avant...
La bonne nouvelle, c'est que je retrouve du plaisir à écrire. Le risque, c'est de n'être pas bon comme commerçant, parce qu'un peu trop agacé par la tournure que prennent les relations humaines sur cette planète. Mais je ne m'excuserais pas d'être ce que je suis.